Une conversation avec...
Edin Eder
Edin Eder rêvait de Haute Couture. Mais en arrivant à l’Institut Français de la Mode, une rencontre importante le détourne de ce rêve pour l’emmener vers un chemin un peu différent. Depuis, Edin crée des accessoires d’abord chez Dior, puis chez Vuitton où il est aujourd'hui head designer.
Te souviens-tu de la première fois où tu as découvert la mode ?
Quand j’avais trois ou quatre ans, je faisais déjà des dessins. Les silhouettes étaient floues, mais les vêtements et les accessoires étaient très détaillés. Puis, vers l’âge de dix ans, j’ai commencé à découvrir les marques, les défilés et toute l’effervescence autour de la mode.
Y a-t-il eu une rencontre dans ta carrière qui a tout changé pour toi ?
Ma rencontre avec Francine Pairon, qui a créé le département de design de mode à l’IFM, a été déterminante. J’ai immédiatement ressenti un lien avec elle. Franc’ a vu en moi quelque chose que je ne savais même pas encore sur moi-même : que je suis, au fond, un vrai designer de sacs. Je suis arrivé à l’IFM en rêvant de travailler en Haute Couture pour Chanel ou Dior. Elle a regardé mon portfolio et m’a dit : « Oh chéri, pas la couture ! Tu es bien trop moderne pour ça ! Avec ton parcours en design industriel, combiné à ta sensibilité esthétique, tu es fait pour le design d’accessoires. » Je l’ai écoutée, je lui ai fait confiance et voilà où j’en suis aujourd’hui.
Peux-tu partager un moment marquant de tes études à l’IFM ?
J’ai été marqué par le rythme. On a vraiment bien été préparés à la réalité de l’industrie de la mode. Mais aussi le fait de pouvoir travailler avec des marques. J’ai eu la chance d’être le seul de ma promo à travailler sur des sacs avec Chanel et j’ai profité de cette opportunité à fond.
Quel conseil donnerais-tu à quelqu’un qui veut devenir designer de mode ?
Si tu n’es pas honnête et passionné, laisse tomber ! On reconnaît tout de suite ce que j’appelle un « faux design », et un manque d’engagement va te freiner et freiner les personnes avec qui tu travailles. La mode n’est pas un monde juste, mais si tu as la chance que des portes s’ouvrent à toi, seul le travail paie. Il ne faut pas oublier cependant qu’on ne sauve pas des vies. Ce n’est que de la mode, ne la prend pas trop au sérieux !
Interview par Sophie Dajez (IFM MS 2023)
Après des études en sciences sociales et en communication ainsi qu’une expérience professionnelle dans le monde de l’art, Sophie Dajez suit le Mastère Spécialisé en Management de la Mode et du Luxe à l’Institut Français de la Mode en 2022. Sophie écrit aujourd’hui pour des marques, maisons de mode et magazines et est co-créatrice de Backstage Fashion Talks.

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